Ces 6 erreurs à la gouache piègent tous les débutants

Bien des erreurs à la gouache pourraient être évitées en suivant les conseils de cet article. D’ailleurs, si j’avais lu cet article avant de débuter, je peux vous dire que j’en aurais beaucoup moins bavé pour comprendre ce qui n’allait pas.

Sous son apparente facilité, derrière le côté rassurant de son opacité et son image de cousine plus sage de l’aquarelle, la gouache ne se laisse pourtant pas forcément apprivoiser par le premier venu.

Elle aussi cache de petits secrets qu’il est bon de connaître pour une pratique plus satisfaisante. Voici donc les 6 erreurs que vous devriez éviter lorsque vous peignez à la gouache :

Erreur à la gouache 1 : Un dosage de l’eau inadapté

Le dosage de l’eau est un apprentissage qui a tendance à obséder les débutants à l’aquarelle, mais qui passe beaucoup plus inaperçu chez les débutants à la gouache.

Pour ne rien arranger, on peut lire assez régulièrement des conseils ou des observations qui prêtent à confusion. Le premier ? « La gouache est de l’aquarelle opaque. »

Pourtant, une gouache diluée comme de l’aquarelle va perdre son opacité, son intensité, et sa texture veloutée. Cela peut abslument être un effet recherché, mais bien souvent il est inconscient. Il peut notamment être dérivé d’une habitude de pratique de l’aquarelle, qui nécessite plus d’eau. Il y a des différences fondamentales entre ces deux techniques, aussi n’hésitez pas à consulter mon article : Différences entre gouache et aquarelle.

A l’inverse, le conseil « Utilisez le moins d’eau possible avec la gouache » peut créer des situations tout autant problématiques, à l’opposé de la précédente. Une gouache trop dense est difficile à étaler, crée un relief sur le papier, peut craquer selon la marque employée, et laissera facilement la texture des fibres du pinceau apparaître. Là encore, cela peut être un rendu souhaité, mais pour préserver l’intégrité de la peinture, cette dilution minimale devrait être faite avec de la peinture qui ne craque pas (Horadam de Schmincke, Daniel Smith sont des exemples de marques qui ne présentent pas de problème) et sur de petites zones.

Le bon dosage d’eau dans la gouache est celui où la peinture garde son aspect opaque et velouté, et s’étale de façon lisse et homogène sur le papier.

Erreur à la gouache 2 : L’utilisation de pinceaux inadaptés

Là encore, un conseil très fréquent est à l’origine de nombreux problèmes : « Les pinceaux pour aquarelle conviennent pour la gouache. » Ce n’est pas un mauvais conseil, mais c’est un conseil incomplet.

Il devrait plutôt être formulé ainsi : « Certains pinceaux pour aquarelle conviennent pour la gouache, et ce sont les plus nerveux. »

Car les pinceaux pour aquarelle doux ne sont absolument pas appropriés. Ils dilueront beaucoup trop la peinture, et vous mèneront tout droit à l’erreur à la gouache 1 : Un dosage de l’eau inadapté.

Pour des conseils plus spécifiques à ce sujet, je vous recommande mon article : Les meilleurs pinceaux pour la gouache.

Erreur à la gouache 3 : Ne pas anticiper les changements de valeur au séchage

Certains pigments sont un peu facétieux, et vont changer de valeur en séchant (valeur = degré de luminosité d’une couleur).

Ils peuvent ainsi s’éclaircir, ou se foncer.

Pour anticiper ces changements sans avoir à tout tester sur un papier de brouillon, il est essentiel de connaître ses peintures. C’est l’une des raisons pour laquelle il est important, lorsque l’on débute, de ne pas utiliser une large panoplie de couleurs. Avoir une palette limitée permet, certes, d’apprendre à mélanger ses couleurs (ce qui est déjà extrêmement important) mais aussi de connaître leurs comportements par coeur.

Je vous recommande mon article sur le choix des couleurs pour débuter à la gouache, car ma sélection contient des couleurs qui ont une faible variation de valeur au séchage (à l’exception du bleu phtalo, qui peut être remplacé par un turquoise), et qui permettent de créer une très large variété de nuances par mélanges.

Erreur à la gouache 4 : Utiliser le blanc avec exagération

Je fais référence ici à l’ajout de blanc dans un mélange, et non aux touches blancs pur à ajouter en réhauts.

Lorsqu’on ajoute du blanc de titane à une couleur, il a pour effet de l’éclaircir et de l’opacifier. A première vue, cela semble très pratique, et la tentation d’y avoir recours très régulièrement est grande.

Cependant, le blanc de titane à la gouache a aussi des effets négatifs. Tout d’abord, comme dans toutes les peintures, le blanc refroidit la teinte (ce sera surtout visible sur les couleurs chaudes : jaune, orange, rouge perdent considérablement leur chaleur).

Ensuite, en brisant l’intensité des pigments, cela peut résulter en un rendu terne, très loin de l’explosion de couleurs dont la gouache est capable. Et j’attire votre attention en particulier sur le bocal d’eau de rinçage : Si votre eau contient trop de blanc, vous pouvez absolument avoir beaucoup de mal à obtenir des foncés suffisamment profonds. Tout simplement parce que lorsque vous les diluez, vous ajoutez du blanc à vos couleurs sans même vous en rendre compte.

Par ailleurs, le pigment blanc de titane (PW6) a une densité très lourde par rapport à celle des autres. Pour éviter qu’il ne se déphase, certaines marques lui ajoutent plus de liant (comme de la gomme arabique). Cela crée une texture différente des autres couleurs, et bien souvent cela se traduit par un aspect satiné. La gouache est censée avoir un rendu mat, aussi, une utilisation excessive de blanc peut dénaturer son apparence.

Erreur à la gouache 5 : Mauvaise gestion des superpositions

La gouache peut absolument être travaillée en couches successives… A condition de le faire correctement. La sous-couche doit être parfaitement sèche, la couche supérieure ne doit pas être posée avec une exagération des coups de pinceaux, et l’opacité des pigments doit être utilisée à bon escient.

J’ai écrit un article très complet à ce sujet, vous pouvez le consulter ici : Maîtriser les superpositions à la gouache.

Erreur à la gouache 6 : Mal choisir sa marque de gouaches

Une gouache de bonne qualité permet de peindre avec beaucoup plus de satisfaction.

• Elle peut être diluée comme de l’aquarelle sans donner un rendu hétérogène et aléatoire.
• En couche épaisse, elle adhère bien au papier, et ne craque pas.
• Elle donne des mélanges de couleurs propres et riches, car elle ne contient pas beaucoup d’additifs ni de blanc (utilisé par certains fabriquants pour opacifier et augmenter la quantité de couleur de façon artificielle).
• Elle s’uniformise pour créer des aplats lisses, sans marques de pinceaux visibles.
• Il y aura toujours des petites variations d’opacité dues à la nature des pigments, mais globalement elles présenteront une majorité de couleurs bien couvrantes.
• Dans certains cas elle peut même être mise en godets pour une merveilleuse palette de voyage.

Autant de raisons de faire le bon choix ! N’hésitez pas pour cela à consulter mon guide gratuit : Matériel pour débuter à la gouache.